dimanche 3 mai 2015

La Boîte de June - Déborah Galopin



Résumé : Lorsque June, jeune fille énigmatique et rêveuse, couche sur papier ce qui lui emplit le cœur et l'esprit, elle enveloppe ses mots d'émotions pour livrer des textes poignants. Personne torturée et constamment en quête d'elle-même, elle dévoile ses maux et ses sentiments les plus intimes à travers son journal, y mêlant amour, amitié, solitude et mal-être intérieur. La boîte de June est le récit quotidien d'une jeune fille qui pourrait bien se cacher au fond de tous, elle évoque les souffrances de l'adolescence et les réflexions sur l'essence même de la vie. Perdue parmi l'encre de ses mots, elle n'aspire qu'à une chose : être en paix et en harmonie avec son âme.

Donc, voila ma chronique.

La boîte de June est le premier livre de ce genre que je lis. Tout d'abord, je suis tout de suite tombée amoureuse de la couverture. Littéralement. C'est un dessin avec de magnifiques couleurs diluées de Cam-miyu. J'adore également les polices du titre et du nom de l'auteur. Ainsi que celle du résumé en quatrième page de couverture. 

Si ça n'avait pas été un cadeau, je n'aurais sans doute pas acheté ce livre. Et pour cause, je ne suis pas fan des récits de ce genre, assez autobiographiques. Pourtant, dès que j'ai commencé à lire, je me suis sentir happée par les mots. Ce n'est pas le genre d"histoire passionnante dont vous ne pouvez pas vous détacher, mais plutôt le genre d'histoire qu'on prend plaisir à lire pour s'aérer l'esprit.

Au final, j'ai vraiment aimé cette histoire. Déborah Galopin (qui, en passant, était auparavant une auteure de Skyrock !) sait trouver les mots justes, qui résonnent en vous et vous font vous dire "Oui ! C'est exactement ça !". Je pense notamment à sa définition de l'adolescence. Mais aussi dans ses descriptions des sentiments de June. En fait, je me suis incroyablement identifiée à elle. Je me suis rendue compte que non, je n'étais pas la seule à me complaire dans la douleur sans raison apparente mais seulement par de besoin de ressentir quelque chose. Et je crois qu'au final, ça touche beaucoup d'entre nous.

Au début, June m'a cassé les pieds. J'en avais assez de l'entendre se plaindre tout le temps, encore et encore. Enfin non, ça c'est arrivé après. Au début, lors des premières pages, j'ai eu de la peine pour elle, face à tout ce qui lui arrivait. Puis est venu Benoit et ensuite Jérôme et tout le long qu'elle a tergiversé, faisant du mal à Benoît, elle m'a cassé les pieds. Puis elle a enfin choisi et c'est allé mieux.

June, on la voit évoluer de l'enfance à l'âge adulte, mais surtout pendant l'adolescence, à travers ses amitiés, ses états d'âme, ses éclats. Parce que June semble incapable de se satisfaire du bonheur. Comme si quelque chose l'empêchait d'être heureuse, elle cherche toujours à se sentir mal. Elle se complique la vie, se fait des idées, se dispute, est insupportable puis culpabilise. Au final, June, c'est un peu nous tous à l'adolescence. Elle représente ce par quoi on passe, nos indécisions, notre besoin de nous faire mal, etc... Sauf qu'elle est aussi un message d'espoir, parce que malgré toutes les embûches, elle prend les bonnes décisions : elle choisit le bon garçon (celui qui lui fait du bien et non pas celui qui lui fait vivre la passion), elle dit non aux amitiés de surface et à celles, plus profondes, qui font trop mal. Et elle finit par trouver comment vivre la vie en état heureuse, sans trop s'empoisonner l'existence. La boîte de June, c'est un peu l'autobiographie de tous les adolescents.

C'est peut-être parce que l'auteur (dont je suis la page facebook) est juste au sortir de cette période-là, parce qu'elle se cherchait encore pendant l'écriture de ce livre qu'elle a su retranscrire aussi bien les sentiments propres à l'adolescence sans avoir ce ton condescendant qu'ont souvent les adultes.

En bref, la boîte de June, ce n'est pas le roman du siècle, mais c'est un petit miracle au milieu de la sphère littéraire.


~


« ADOLESCENCE : (Nom féminin) XIIIe siècle. Du latin adolescentia, dérivé de adolescens. Âge qui suit la puberté et qui forme la première période de la jeunesse.

Les adultes lui donnent comme synonyme « l'âge bête », alors qu'au contraire, il s'agit de l'âge de raison où nous commençons à appréhender le monde. Cependant, l'adolescence est-elle vraiment la représentation des plus belles années de notre existence ? Je dirais plutôt des plus difficiles. C'est la période où nous sommes à la recherche de nous-mêmes, durant laquelle nous essayons de nous exprimer par diverses façons en tant qu'individu à part entière. Nous avons beau crier contre la terre entière, jouer les rebelles avec nos parents, c'es juste pour montrer que nous aussi, pauvres mômes, nous existons. Le sentiment d'être incompris, alors que nous-mêmes, qui ne comprenons rien à la vie, est le tourment qui ronge notre âme. Nous nous isolons dans le fond de notre chambre afin de trouver des réponses à nos interrogations, mais cela ne fait qu'empirer notre mal. Mal, mal-être, être mal. Ne pas être ou bien être de trop ? Être en devenir ou comment être sans ce fichu mal. 

Nous nous croyons sans cesse enclavés, aspirant à un monde meilleur. Cette rêverie est peut-être puérile, mais vivre est difficile lorsque nous ne trouvons pas notre place. Nous nous croyons différents alors que nous sommes terriblement identiques. Sous, nous nous prenons pour des super-héros, mais derrière notre maque, c'est un cœur d'artichaut que nous avons. Top sensibles, nous nous cachons derrière cette couverture qui séduit par notre assurance et notre témérité. Une barrière se crée entre nous et les autres, les plus forts qui embêtent les plus faibles, ils les menacent parfois, cherchant à les battre pour se prouver à eux-mêmes qu'ils valent mieux que leurs semblables. Mais les personnes qui, comme moi, sont placées dans la catégorie des « faibles » à cause de leur timidité, que font-elles ? Elle dévoilent ce côté vulnérable, et subissent les épreuves qu'on leur inflige, elle courbent le dos et se renferment sur elles-mêmes. Comme au cinéma, il y a les méchants, les bons, les forts et les faibles. »



308 pages
ISBN : 978-2-9548836-0-1
15,50 euros

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