Donc, pour ce challenge du
Week-end à 1000, j'ai (re)lu La Déclaration, de Gemma Malley et j'ai enchaîné sur le tome 2, La Résistance.
Angleterre, 2140.
Les adultes peuvent choisir de ne plus mourir s'ils renoncent à faire des enfants. Anna vit depuis presque toujours au Foyer de Grange Hall, un pensionnat pour les Surplus, des enfants qui n'auraient pas dû naît des enfants dont les parents ont défié la loi en les mettant au monde. Anna n'a plus de parents désormais. Confinée dans l'enceinte du pensionnat, elle travaille très dur, pour effacer leur faute.
Anna a tout oublié de son passé. Jusqu'au jour où arrive un jeune garçon qui semble la connaître. Mais qui est ce Peter ? Pourquoi ne la laisse-t-il pas tranquille ? Et pourquoi elle, Anna, se sent-elle soudain si troublée ?
366 pages
Editions Naïve
Déjà, il faut savoir que j'ai lu ce livre pour la première fois au collège, et que c'est la première dystopie que j'aie lue. Avant même de savoir que j'allais adorer ce genre de bouquins. D'ailleurs, j'avais même pas vraiment aimé ce livre. Il m'avait intrigué, il m'avait dérangé. Parce que c'était la première fois que j'étais confrontée à une histoire - comme on en voit tellement aujourd'hui - qui se passe dans un monde "post-apocalyptique", bien que l'apocalypse n'ait pas vraiment eu lieu dans La Déclaration. Et c'était la première fois que j'étais confrontée à un monde où il se passait des choses si horribles : l'enfermement d'enfants sous prétexte qu'on a trouvé une pilule miracle contre la vieillesse, la maltraitance, les fuites, les courses-poursuites... Tout ça je connaissais pas. Mais surtout, ce que je connaissais pas, c'était les romans engagés. Et je me suis pris une belle claque dans la figure, parce que si j'avais pas trop aimé, c'est parce que ça m'avait vachement fait réfléchir.
Je me souviens que je m'étais demandée si ce roman était engagé contre la recherche de la jeunesse éternelle, ou contre la surpopulation, mais j'imagine qu'en fait c'est les deux. La recherche de la jeunesse éternelle provoque forcément de la surpopulation. Et pour éviter ça, on n'empêche pas les naissances, on n'empêche la jeunesse éternelle. Fin', c'est comme ça que ça devrait se passer.
Mais dans La Déclaration, ce n'est pas le cas. Dans le roman de Gemma Malley, depuis que les scientifiques ont découvert la Longévité, un cachet miracle permettant la régénération des cellules et donc la vie éternelle, on s'est vite retrouvé confronté au problème de la surpopulation et, surtout, de l'impact de la vie humaine sur la planète terre. Du coup, en plus de mettre en place toutes sortes de techniques pour économiser de l'énergie et des ressources, les Autorités ont mis en place La Déclaration, c'est-à-dire un document que tous les jeunes, arrivés à 16 ans, doivent signer. Cette Déclaration dispose que si on la signe, on a accès à la Longévité, mais qu'on ne doit alors pas faire d'enfant. Les jeunes qui décident de ne pas la signer sont appelés les Affranchis et peuvent avoir un enfant, selon le principe d'une vie pour une vie. Puis l'Affranchi mourra un jour (ne bénéficiant pas de la Longévité), il peut laisser sa place à un enfant, qui ne sera donc pas un poids pour la planète.
Il arrive pourtant que des signataires de la Déclaration décide tout de même d'avoir des enfants, qu'on appelle les Surplus. Ces enfants-là sont traqués pour les envoyer dans des foyers de Surplus, où on leur après Où-Est-Leur-Place et à devenir Utile pour la société, pour racheter la faute de leurs parents qui, eux, sont envoyés en prison.
Anna est donc une Surplus, la meilleure, d'ailleurs. Elle est convaincus que ses parents sont d'atroces criminels qui n'auraient jamais dû la mettre au monde, et elle est déterminée à travailler dur pour racheter leur faute et se rendre Utile. Anna sait Où-Est-Sa-Place, et ça lui va très bien. Mais un jour, un garçon nommé Peter arrive, et il lui parle de ses parents, qu'il dit connaître. Il lui dit qu'ils ne l'ont pas abandonnés, qu'ils voulaient la garder et qu'ils ne voulaient signer la Déclaration. Mais Anna ne veut rien entendre. Pourtant, petit-à-petit, l'idée fait son chemin dans sa petite tête, et la possibilité de s'échapper de Grange Hall, l'affreux foyer de Surplus, se fait de plus en plus tentante...
J'ai apprécié cette deuxième lecture, déjà parce que j'adore les dystopies, et parce que je trouve l'histoire vraiment originale. J'aime beaucoup le personnage d'Anna, qui n'est pas si facile à convaincre. Peter met du temps et de l'énergie avant de réussi à la faire changer d'avis. Et c'est ça qui rend l'histoire plus réelle : Anna a tellement bien été endoctrinée que l'idée même que le système puisse avoir tort ne lui effleure pas l'esprit. C'est pas juste "Ow, quelqu'un qui pense différemment. Chouette ! Je vais rejoindre la rebellion !" Du reste, l'écriture est fluide, on se prend bien à la lecture.
Angleterre, 2150.
La mort n'existe plus. Les hommes vivent à l'ère de la Longévité : pas de morts... mais, pour éviter le surpeuplement, pas de naissances non plus. Peter et Anna ont un point commun : ils n'auraient jamais dû naître. Parce qu'une vie éternelle leur semble contre nature, parce que le système de la Longévité a gâché leur enfance, parce qu'il menace leurs rêves, ils ont décidé d'entrer en lutte. Pour sa suppression.
Au sein du Réseau souterrain, la résistance s'organise : Peter a pour mission d'infiltrer le plus grand des laboratoires, le centre névralgique du système, Pincent Pharma... dirigé par son grand-père, Richard Pincent. Un homme puissant et influent, bien décidé à faire plier les rebelles ; une présence troublante pour Peter : quand les liens du sang s'en mêlent, tout se complique...
J'ai eu davantage de mal à me plonger dans celui-ci. J'ai trouvé que le début avait pas mal de longueur, fin' en tout cas j'ai pas accroché tout de suite, il a fallu que j'attende la deuxième moitié du livre pour commencer à vraiment être happée par le récit.
Ici, Anna et Peter sont devenus des Légaux, ce ne sont donc plus des Surplus, et ils peuvent vivre au grand jour. Sauf qu'ils font (du moins Peter) partis du Réseau souterrain, la résistance au système de Longévité. C'est d'ailleurs Peter qu'on suit principalement tout le long de ce livre, bien qu'on voit un peu Anna et un autre personnage, Jude, qui apparaît dans ce tome. Et Peter est donc, en gros, engagé par le Réseau pour aller travailler dans l'entreprise de son grand-père, le fabriquant de la Longévité, afin d'espionner et de rapporter des infos (bon c'est le propre de l'espionnage, je sais).
Je vais pas vous raconter toute l'histoire, mais j'ai pris des notes pendant ma lecture, et il en est ressorti ça :
- J'ai été révoltée que Peter se fasse endoctriner par son grand-père et veuille faire signer la Déclaration à Anna (ils avaient tous les deux décidé de ne jamais le faire).
- J'ai été révoltée également quand les Rabatteurs (la police des Surplus, en gros) s'en sont pris à Anna et à Ben (son petit frère qui est bébé) en leur tendant un piège : comment ce personnage (je ne dirai pas qui) pouvait-il vraiment être un traite ?!
- J'ai été aussi révoltée par les traitements horribles que subissaient les filles Surplus dans cet espace classé top secret, dans l'entreprise du grand-père.
- J'ai eu le sentiment que malgré ce que disait Peter, malgré ses réflexions, Paul (le chef du Réseau) avait vraiment raison et qu'il fallait l'écouter (je vous dis pas si c'était le cas ou pas, du coup).
- En gros, j'ai ressenti pas mal de frustration à partir de la moitié du deuxième tome, mais l'histoire s'est accélérée et donc la lecture s'est faite plus facile et plus agréable.
Grosso-modo, c'était une bonne lecture aussi. Je fais maintenant une pause dans la saga pour lire Persuasion et puis je reviendrai ensuite lire le tome 3.