mercredi 17 juin 2015

Mercredi, c'est tout FREE ! #2 L'avortement


Hellow pitits gens ! Alours, aujourd'hui, contrairement à mon habitude, je vais dire ce que je pense sur un sujet qui fait débat. Contrairement à mes habitudes, oui, parce que j'ai tendance à ne faire que du politiquement correct, à éviter tout ce qui peut conduire à des débordements, etc... Mais j'avais envie de m'exprimer sur ce sujet houleux qu'est l'avortement.

Tout d'abord, je vais rappeler ma philosophie de vie : chacun fait ce qu'il veut, qu'est-ce que ce que fait le voisin peut bien te faire ? Est-ce que ça t'emmerde tant que ça qu'untel ou untel porte du bleu, sorte avec une personne de son sexe ou bien avorte d'un enfant ? Est-ce que ça va changer ta vie ? Non.

Bon. Il n'en est pas moins que malgré cette philosophie, j'ai mon petit point de vue sur la question. Bien que ça ne soit pas un point de vue tranché parce que, loin de prétendre détenir une vérité universelle, j'essaie de prendre en compte tous les partis en présence.

Bref. Imagine. Cacahuète tombe enceinte. Cacahuète ne se sent pas le courage/la force/l'envie/mettez ce que vous voulez/ d'élever un enfant. Cacahuète veut donc avorter. Pour quelles raisons n'aurait-elle pas le droit de le faire ? 

Bon okay. Jusque là tu te dis, t'as bien raison ma poule, laisse-la donc faire comme elle veut, C'EST SA VIE APRES TOUT. 

Et bah non. Bah non, je suis bien désolée, il ne s'agit pas seulement de SA vie. Bien sûr, ça va avoir une conséquence sur sa vie, évidemment. Avoir un enfant est loin d'être la chose la plus agréable du monde, et bien qu'on entende souvent que les bons moments compensent la torture de l'accouchement et les couches des cinq premières années, il n'empêche pas que ça va complètement chambouler la vie de notre Cacahuète. 

Mais voila, il se trouve que du moment où le petit spermatozoïde a fécondé le petit ovule, un petit embryon se forme, qui va devenir un petit fœtus, qui va devenir un petit bébé, puis un petit enfant, puis un petit homme, et (espérons-le pour lui), un homme pas si petit. Alors, on peut bien dire ce qu'on veut. OUI, l'avortement, c'est une LIMITE AU DROIT A LA VIE. Droit à la vie censé être absolu (mais mon coco, t'apprendras si tu vas en droit qu'en fait, il n'existe aucun droit absolu en France). Parce que ça enlève à la vie qui grandit dans le ventre de la maman une chance de, plus tard, être vivant.

Certes, tu me diras que l'embryon n'est pas encore un être humain. C'est vrai. Le droit ne considère pas l'embryon comme un être humain, c'est pourquoi, sauf cas particuliers, par exemple, un médecin qui fait perdre un enfant à une femme enceinte au cours d'une pratique médicale ne sera pas condamné pour ce fait. Mais, j'ai dans mes connaissances une jeune fille qui s'est exprimé à ce sujet (l'avortement, hein) et qui a dit qu'un fœtus n'était qu'une "chose", parce qu'il n'avait jamais respiré notre air. Et ben ça m'a vachement choqué. Va dire à la mère, à son huitième mois de grossesse, que l'enfant qu'elle sent bouger dans son corps depuis plusieurs mois n'est qu'une chose. Alors, l'enfant, la veille de sa naissance, n'est qu'une chose, parce qu'il n'a pas encore respiré notre air ? Je sais bien qu'elle parlait d'un fœtus pas encore formé, puisqu'il y a des délais précis pour un avortement et que donc, au niveau de la grossesse auquel elle se situait, il n'y avait pas encore concrètement de "bébé". Mais en suivant cette simple logique qui dit "il n'a pas respiré notre air, ce n'est qu'une chose", on arrive vite à la conclusion que le bébé de notre Cacahuète, la veille de sa naissance, n'est encore qu'une chose. Et dans ce cas, c'est facile de dire "chouette alors, autorisons l'avortement jusqu'au huitième mois !". D'autant plus que, si l'embryon n'est pas un être humain, il n'en est pourtant pas moins un être vivant. Si si. Va relire tes cours de SVT de collège, où y a écrit que l'arbre, la fleur et la pomme sont des êtres vivants parce qu'ils grandissent, se nourrissent, fécondent, etc... Alors tu m'excuseras, mais si la pomme est un être-vivant, je crois qu'on peut considérer que l'embryon l'est aussi.

Ensuite, il y a une certaine douleur dans le fait d'avorter. Ce n'est pas naturel, un avortement. Ne viens pas me crier à la figure, hein, si on est obligé de passer par des interventions chirurgicales pour mettre fin à une grossesse, c'est bien que le corps n'est pas fait pour "éjecter" un enfant "en cours de préparation". Il y a des accidents, évidemment, lors des fausses couches, mais là n'est pas le sujet. Donc, l'avortement, c'est tant une douleur morale que physique. Pour la mère mais pour le père aussi.

Parlons-en un peu du père aussi. A ce que je sache, il a autant contribué à la fabrication de ce bébé. Si on dit partout qu'il faut l'égalité homme-femme, s'il faut que le père s'investisse dans l'éducation de ses enfants, mais alors bon Dieu, LAISSEZ-LE AVOIR VOIX AU CHAPITRE ! Okay, je veux bien, c'est pas lui qui va subir l'accouchement. Oui l'accouchement ça fait mal, on sait. Mais bon hein, toutes les femmes du monde (presque, okay) depuis des millénaires ont accouché et il y a concrètement presque plus de risques sévères lors de l'accouchement. Oui il y a des exceptions, oui il y a des morts en couche, mais dans nos pays occidentaux, on a quand même vachement la chance d'être bien suivies, biens préparées et entourées. Alors je ne vois absolument pas pourquoi la mère devrait être la seule à décider du sort de l'enfant. Si la mère ne veut pas le garder, c'est son choix, certes, mais dans ce cas rien ne l'empêche d'accoucher, de prendre ses clics et ses clacs et de laisser le père s'en occuper si lui désire garder l'enfant. Bon sang, c'est quand même SON enfant à lui aussi. Il y est quand même contributeur pour moitié !

Ensuite, tu me diras (et c'est l'argument qui revient tout le temps), "oui mais si Cacahuète a été violée, hein ? Tu vas l'obliger à garder le fruit d'un viol ?". Bien sûr que non. Moi, de toute façon, j'oblige personne à rien (à part ma sœur à ranger sa chambre, mais c'est une autre histoire). Je comprends la douleur physique et morale d'un viol. Je peux imaginer la haine qu'une fille violée peut ressentir contre cette "chose" qui grandit en elle et qu'elle n'a jamais désiré, qui lui rappellera toute sa vie la violence dont elle a été victime. 

Mais d'un autre côté, ce n'est pas non plus la faute à l'enfant qui grandit, si sa mère a été violée par son père. Il n'y est pour rien. Il n'a pas demandé à être là, et pourtant, il y est. Alors dans ce cas, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen pour la mère de mettre l'enfant au monde, puis de le donner à adopter ? D'accoucher même sous X si elle le désire. Alors après, c'est en toute âme et conscience qu'il faut décider de ce qui serait le mieux pour l'enfant : ne jamais naître, ou vivre (avec de la chance) dans une famille adoptive ou (dans le pire des cas) dans un foyer ? Je ne me prononcerai pas, parce que je n'ai pas d'avis tranché sur la question.

La question de l'adoption est en quelque sorte une "solution" pour toutes les situations d'avortement (sauf une, mais on y reviendra plus tard). Que la mère soit trop jeune, pas prête, violée, sans copain, sans famille, bref, dès qu'elle se pose la question de l'avortement, elle devrait aussi se poser la question de l'accouchement suivi de l'adoption. Je ne dis pas qu'elle devrait choisir cette deuxième option, seulement l'envisager. 

La question de l'adoption en revanche n'est pas une solution pour les cas où on sait d'avance que l'enfant sera handicapé. Vaut-il mieux épargner à l'enfant de vivre une vie difficile, ou bien lui donner la vie et l'entourer de tout l'amour dont des parents sont capables ? Personnellement, j'aurais tendance à penser qu'avorter dans cette situation, c'est davantage pour épargner aux parents la vie avec une personne handicapée (une vie très très très difficile, j'en conviens) que pour l'épargner à l'enfant. Je pense que les parents pensent davantage à ce qu'eux devront vivre, les aménagements, le quotidien, le regard des gens, qu'à la manière dont vivra cette vie un enfant handicapé mais entouré d'amour. Je pense qu'un enfant handicapé mais qui est aimé inconditionnellement par sa famille ne sera pas plus malheureux qu'un enfant bien portant mais qui a des parents violents ou indifférents. 

Enfin, je comprends l'argument du "je ne veux pas infliger cette vie à mon enfant". En bref, l'idée c'est qu'on vit dans un monde tellement pourri que ça serait vraiment pas sympa pour lui de l'obliger à vivre ça. Je me suis dit ça des tonnes de fois. Je me suis dit des tas de fois que plutôt que de faire un enfant, j'essaierai d'en adopter un, afin de sortir un enfant de son malheur et d'éviter d'en mettre un autre sur cette planète. Mais si Cacahuète a décidé d'avoir un enfant, alors elle aurait dû se poser la question avant. En revanche, si elle n'a pas décidé de tomber enceinte, alors je la renvoie à ce que j'ai dit plus haut : pense-t-elle qu'un enfant entouré d'amour sera si malheureux ? Au contraire, si tu entoures ton enfant d'amour, si tu lui montres que tout n'est pas si désespéré (parce qu'en éternelle optimiste, je refuse catégoriquement de croire que l'Homme est pourri de l'intérieur, j'ai trop souvent vu la preuve contraire), si tu lui montres qu'il a le pouvoir de changer les choses, je crois qu'il pourrait avoir une très belle vie.  

En définitive, je pense que l'avortement, c'est se donner le droit de mettre fin à une vie. Si on considère que dans les délais prévus pour l'avortement légalement, l'embryon n'est pas encore en vie, c'est néanmoins se donner le droit de mettre fin à ce qui sera plus tard une vie

Tu me diras "oui mais tu ne penses qu'à l'enfant, et pas à la mère". Ce n'est pas vrai. Je comprends totalement le traumatisme que peut vivre une mère qui n'a pas choisi de tomber enceinte. Toutefois, si le droit interdit la GPA, au nom du principe d'indisponibilité du corps humain, je ne vois pas pourquoi il autoriserait l'avortement. Là je parle uniquement en terme de logique légale. Rappelons que la GPA, c'est, pour une femme, prêter, louer son corps à un couple pour porter un enfant pour eux. C'est strictement interdit en France, tant au nom du fait qu'on ne peut pas vendre son corps, qu'au nom du fait qu'on ne peut pas librement disposer du corps de l'enfant. Et bien, si on suit la logique du droit, avorter, c'est disposer du corps du futur enfant. Alors bien sûr que je peux imaginer la douleur d'une mère d'avoir un enfant non désiré. Mais je me dis que quelque part, l'accouchement sous X reste une solution pour ne pas avoir à élever l'enfant, ni avoir à le "tuer".

Donc, avant d'avorter, je pense que les femmes devraient prendre tous ces éléments en considération, et j'en ai d'ailleurs surement oublié plein. Je n'ai pas pour vocation à dire "l'avortement, c'est mal". Bien sûr que non, et je n'irai jamais juger une femme qui avorterait. Moi-même, peut-être que j'avorterai un jour, je n'en sais strictement rien. J'essaie juste de mettre à plat tous les éléments de la problématique, et de répondre à ceux qui prônent le choix absolu de la femme. Si je devais me situer entre pro-choix et pro-vie, je me dirais surement pro-choix, parce que je crois en la liberté de l'Homme et que je pense qu'au final, chacun fait ce qu'il veut. En revanche, je prône le choix éclairé, le choix entouré de toutes les informations nécessaires, et où toutes les questions ont été posées.


Oh et puis, une dernière chose : est-ce que tu ne trouves pas que le phénomène de création de la vie est absolument merveilleux ? Je veux dire, tu pars de deux petites cellules qui se rencontrent, et qui vont grandir, grandir, grandir, jusqu'à devenir une personne à part entière, qui pensera, chantera, rira, ressentira... Est-ce que ce n'est pas un phénomène aboslument magnifique ? C'est comme partir de rien pour arriver à quelque chose de grandiose. Et avant de me dire que tous les hommes sont pourris, pense à tous les grands hommes, à tous les gens qui se dévouent pour les autres : Gandhi, Mère Thérésa, Martin Luther King, les pompiers, les médecins, les sages-femmes, les maîtresses d'école... Ouvre les yeux et vois qu'il n'y a pas QUE du mauvais, et émerveille-toi un peu davantage du monde dans lequel on a, finalement, la chance de vivre (et ramasse le papier que tu as jeté par terre pour le mettre à la poubelle, namého !) !


Voilou, si tu veux débattre, répondre, etc... tu peux le faire mais dans la paix et dans la sérénité, parce que s'il y a bien une chose dont j'ai horreur et que je veux absolument éviter, c'est le conflit et les insultes. Je te souhaite une bonne fin de journée (et toujours de bonnes lectures, parce que, quand même, on est sur un blog littéraire ! :p) ! :)

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